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Quelques retours du Bioblitz
Un événement ABIOME a été lancé sous la forme d’un premier bioblitz du 13 au 27 mai 2023 en France métropolitaine. Il avait pour objet d’évaluer la faisabilité d’un tel événement pour des observateurs de la biodiversité, notamment la capacité de mobilisation et la qualité/représentativité des observations faites, et de leur intérêt pour la conservation de la biodiversité.
Compte tenu de l’absence de publicité (annonce interne au projet faite le jour de son démarrage) et donc du potentiel limité de participation, il n’a pas de prétention particulière d’analyse mais permet toutefois de faire quelques remarques.
Quelques chiffres permettent de situer les observations :
4005 observations de 1505 espèces ont été faites par 53 observateurs. Cela représente environ 6 % des observations, 19 % des espèces et 1 % des observateurs ayant contribué sur iNaturalist en France pendant cette période. On peut noter que, par rapport à 2022, les observations ont augmenté de 26 % (17 % pour iNaturalist en France) et que le nombre d’observateurs est en progression de 15 % (en diminution de 15 % sur iNaturalist en France).
Orchis pyramidale , © Caroline IDIR
Parmi les espèces les plus observées, les contributeurs d’ABIOME apprécient en 2023 particulièrement les orchidées, on peut citer l’orchis sureau (comme en 2021), l’Orchis pyramidale (chaque année dans le trio de tête), l’Ophrys abeille ou les orchis mâles, à cette époque pourtant en fin de floraison. Parmi les espèces plus rares observées, deux oiseaux, un bécasseau maubèche à l’intérieur des terres et un Roselin ghitagine au bord de la méditerranée.
Parmi les évolutions notables et malgré l’échantillon réduit, une régression de plus de 50 % par rapport à 2022 est observée pour une espèce d’orchidée largement répandue en France, l’Orchis bouc, que l’on sait sensible aux sécheresses notamment hivernales. Elle est confirmée au niveau de toutes les observations faites sur iNaturalist (- 40 %).
Orchis bouc, © Caroline IDIR
Merci à tous les sympathisants d’ABIOME du partage de ces observations intéressantes et utiles et à très bientôt. Vous pouvez nous faire part de vos commentaires ou souhaits à l’adresse Abiome@yahoo.com.
ABIOME est votre association et a besoin de votre soutien même modique. Merci de vos adhésions, dons ou si vous n’en avez pas les moyens vous inscrire à la liste des sympathisants : comment participer, s'impliquer
Bioblitz du 13 au 27 mai 2023
Cher ami d'ABIOME, nous te convions à un Bioblitz, le projet qui souhaite agir pour la biodiversité de manière éthique et participative.
Nous sommes ravis d'annoncer notre prochain événement, un bioblitz, le terme anglophone utilisé pour un événement ponctuel qui rassemble des personnes de tous horizons pour explorer leurs sites préférés et documenter la vie sauvage qui y habite. Il se tiendra du 13 mai au 27 mai 2023, période très riche pour la vie sauvage, reproduction, floraison, ...
Pendant cette période, nous vous encourageons à télécharger autant de photos, d’enregistrements ou de simples observations que possible sur iNaturalist, en les associant au projet ABIOME. Toute observation, même semblant la plus banale, est intéressante.
Conseil design : une belle page est une page simple. Evitez d'ajouter trop de couleur et de jouer avec les tailles de police.
Nous espérons que cet évènement permettra de recueillir de nombreuses données utiles sur la biodiversité, tout en offrant une occasion unique de découvrir et d'apprécier la beauté de la nature. Que vous soyez un observateur expérimenté ou un débutant, nous vous encourageant à participer et à partager vos observations avec la communauté. Le moteur automatique d'identification d'images et la communauté iNaturalist vous aideront à identifier les espèces de manière simple et conviviale.
En relevant le défi de mettre le plus d’observation possibles, nous souhaitons établir un état des lieux. Il permettra de faire ressortir de nouvelles espèces, aires de répartition ou bien d’autres aspects très intéressants de la biodiversité ou utiles pour sa conservation.
N’hésitez pas à faire part de vos souhaits éventuels sur certaines espèces ou lieux qui pourront être partagés à cette adresse : abiome@yahoo.com
Pour plus d’information sur le projet Abiome iNaturalist : https://www.inaturalist.org/projects/abiome-plantes-et-animaux-sauvages-de-nos-contrees-wild-plants-and-animals-of-our-regions
Argus frêle, © Caroline IDIR
La pratique de la tonte différenciée
un geste accessible à tous, aux retombées multiples
pour la biodiversité
La biodiversité se compose autant des plantes que des animaux qu'elles abritent et nourrissent.
Vous pouvez préserver et favoriser la biodiversité par des gestes simples, accessibles à tous. Ainsi, vous pouvez tondre partiellement votre jardin et laisser le reste en jachère, durant quelques semaines.
Mauve musquée, dont le nom fait référence à son parfum musqué. Toutes les parties se consomment.
Ainsi, par cette action simple, vous permettez aux plantes de se développer, fleurir et monter à graine. Votre action contribuera à préserver les végétaux et par voie de conséquence leur multiplication. Vous verrez apparaître des espèces insoupçonnées dans votre jardin, papillons et autres insectes. Ces derniers attireront à leur tour des oiseaux.
Quelques mètres carrés suffisent pour avoir de nombreux bénéfices qui sont liés à plusieurs paramètres dont, entre autres, la période concernée (mai et juin sont très favorables), la durée de l'arrêt des tontes, la surface de cet îlot de nature et la nature du sol.
La taille des haies peut aussi être suspendue au moment de la reproduction des oiseaux, comme le préconisent de plus en plus de communes.
Thomise enflée, chassant à l'affut. Elle appartient à la famille des araignées crabes, qui présentent des capacités mimétiques pour se protéger des prédateurs.
Même si vous avez l'impression que cette goutte d'eau n'apporte rien face à l'ampleur de la perte de biodiversité dans le monde, par ce modeste geste, vous donnez à voir des actions possibles pour la préserver, et participez à une prise de conscience de la part de notre entourage, de votre voisinage.
Pic vert, dont la nourriture est constituée principalement d'insectes ou de larves trouvés dans le sol.
Cuivré commun, butinant une jasione des montages, fleur bien présente en plaine.
La mante religieuse, surnommée aussi tigre de l'herbe, cheval du diable ou Prie Dieu , est une espèce méditerranéenne que l'on trouve dans une large moitié de la France.
Les trichies comme ici celle du rosier, se nourrissent des fleurs.
Vous pouvez même devenir des ambassadeurs auprès de votre collectivité en demandant que de telles actions soient menées dans des espaces verts, comme cela se fait déjà dans quelques villes : ci-dessous deux zones préservées entre avril et juillet dans la commune d'Olivet (45).
Vous pouvez vous inspirer de la proposition de courrier accessible ici.
Zone avec arrêt de tontes dans un massif de la ville d'Olivet (45). Sa délimitation par de simples piquets de bois, rend cette zone temporaire esthétique.
Les tontes sont temporairement arrêtées dans zone d'un fossé de la ville d'Olivet (45) pour protéger une espèce locale de plante.
© Caroline IDIR
Prévenir = Protéger !
En juin 2021, un naturaliste découvre fortuitement une station d'Ophrys abeille (Ophrys apifera) située sur un espace vert de l'hôpital de Mulhouse. Prévenue, je me rends sur les lieux et compte plus d'une centaine de plantes en fleur.
Premier acte :
Pour éviter une tonte immédiate, j'entoure la station d'orchidées avec des piquets de la rubalise de chantier. Je fixe un panneau avec un texte court : " Attention ! Na pas tondre ! Ici, poussent des orchidées rares ", avec mon nom et mes coordonnées téléphoniques.
Deuxième acte :
Je préviens une association naturaliste locale, l'association Alsace Nature, pour qu'elle rentre en contact avec la directrice de l'hôpital. L'accueil par cette dernière fût très bon, et un rendez-vous est pris avec le technicien chargé de l'entretien du site et un élu de la Communauté de communes.
Nous proposons d'attendre la fin du mois de juillet pour faucher la prairie afin de laisser un temps suffisant aux orchidées pour finir leur cycle.
L'ensemble de la prairie sera dorénavant gérée avec une tonte tardive et une évacuation des déchets de tonte, afin d'appauvrir le sol en matière organique et de maintenir des conditions favorables aux orchidées.
Troisième acte :
Le site a été inscrit dans l'Atlas de la biodiversité réalisé par Mulhouse Alsace agglomération afin de protéger la zone.
Que retenir ? :
© Véronique TURLOT
En 2019, en accord avec la Responsable d'un centre de recherche, des zones d’intérêts floristiques ont été matérialisées dans les espaces verts, afin de favoriser le développement des orchidées présentes en supprimant les tontes de mai à fin juillet.
Ces zones avaient été choisies en bordure d’allée afin de faciliter le travail des jardiniers. Elles étaient matérialisées par des bambous, facilement mis en place et retirés. Des panneaux explicatifs complétaient le dispositif, présentant la plante protégée à différents stades de développement, afin que chacun puisse comprendre la raison de cette zone protégée, et suivre le développement des plantes.
Cette opération n’a été réalisée que partiellement au printemps 2020 à cause du confinement sanitaire. Aussi certaines orchidées, des Ophrys, ont été tondues précocement par rapport à leur développement biologique. Cela a entrainé un noircissement et une disparition de leur rosette de feuilles, avant même la période de floraison.
D’autres orchidées plus tardives, les Platanthera chlorantha, ont pu bénéficier de la matérialisation post-confinement des zones de protection, et ont fleuri normalement. Le décompte des plantes a pu être fait comme chaque année.
En première analyse, le nombre de pieds au stade fleuri a très fortement progressé (graphe pour la zone 1).
graphe pour la zone 1
Résultat très intéressant, mais qu’il faut analyser en considérant la biologie de ces plantes. Elles mettent plusieurs années à fleurir. Cette augmentation du nombre de pieds fleuris en 2020 n’est donc pas le résultat de l’opération de protection de l’année précédente, mais plutôt soit de l’effet de traitements favorables antérieurs, soit d’une année exceptionnelle pour ces plantes. En effet, ces plantes sont très sensibles aux conditions météorologiques
Un élément de réponse peut être amené par le décompte du nombre de pieds de cette espèce dans une zone 2 tondue régulièrement, n’ayant pas fait l’objet d’une protection particulière. Une diminution du nombre de plantes fleuries a au contraire été observée. Aussi, nous pouvons émettre l’hypothèse que la forte augmentation en 2020 du nombre de pieds dans la zone 1 n’est pas un effet année, qui aurait dû entrainer une diminution du nombre de pieds en 2020 dans la zone 1 tout comme dans la zone 2, mais bien le résultat d’un autre effet.
graphe pour la zone 2
Depuis plusieurs années, l’ancien jardinier du site protégeait les orchidées de la zone 1, en supprimant les tontes durant la période printanière. Ce sont bien les résultats de son travail que nous observons maintenant, et nous l’en remercions. Cette progression devrait se confirmer en poursuivant un régime de tontes adaptées.
© Caroline IDIR
Nos concitoyens ont fortement apprécié et bénéficié durant la période de confinement d’une nouvelle biodiversité à proximité de leur domicile, révélée par la suspension des tontes et fauchages des espaces verts, bords de routes et bas-côtés de nos communes.
Si la présence de nombreuses plantes fleuries a été remarquée, le développement naturel de la végétation printanière a également favorisé la faune associée, insectes, reptiles ou d’autres vertébrés comme les oiseaux ou des mammifères. Le bénéfice fut d'autant plus important que cet arrêt de l’entretien des espaces verts a eu lieu à une période optimale pour le développement des plantes et des animaux et leur reproduction.
Cela a contribué à ralentir l’érosion de la biodiversité observée, avec parfois l’apparition d’espèces rares et menacées insoupçonnées.
La question se posait alors de l’impact potentiel de la reprise des actions d’entretien habituelles sur notre nouvel environnement.
Aussi, nous avons mené des actions auprès de mairies afin de les sensibiliser à l’impact potentiel de la reprise de l’entretien sur le maintien de cet environnement, en cette période de questionnement actuel de la société sur notre mode de vie et son impact sur l’environnement.
Il est tout à fait possible de maintenir une biodiversité de proximité appréciée, tout en respectant le besoin d’entretien des espaces. Vous pouvez aussi réaliser une telle action dans votre commune, et nous sommes à votre disposition pour toute information ou échange que vous pourriez souhaiter.